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17 novembre 2024
Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin
L’alerte a été sonnée: un tout premier cas de grippe aviaire A H5N1 a été répertorié au Canada, en Colombie-Britannique, samedi.
Agence QMI
MISE À JOUR
La grippe A H5N1 est un virus transmis par les oiseaux qui touche principalement les voies respiratoires, mais qui peut aussi contaminer le système gastro-intestinal ou le système nerveux central.
Bien que ce soit un sous-type de la grippe aviaire, c’est-à-dire qui infecte surtout les oiseaux, des cas de contamination ont été observés chez d’autres animaux ou encore chez les humains, pour qui la maladie peut évoluer vers une infection plus grave et même devenir fatale.
La grippe H5N1 est plutôt rare chez les humains, mais fait l’objet d’une étroite surveillance à titre de maladie «à déclaration obligatoire» auprès de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), en vertu du Règlement sanitaire international, peut-on lire sur le site de l'Agence de la santé publique du Canada.
Getty Images via AFP
En date du 14 novembre, 46 personnes avaient été touchées par la H5N1 aux États-Unis, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies, qui rapportent 25 infections causées par des vaches, 20 par des oiseaux et une d’une source inconnue.
Il y a trois façons d’être infecté par la grippe aviaire H5N1: par contact avec un animal contaminé, par contact avec un environnement contaminé ou encore en consommant des aliments crus contaminés par le virus.
Pour l’instant, aucune infection durable survenue d’un humain à l’autre n’a été observée pour la grippe H5N1 et les cas de transmission interhumaine sont rares, selon la santé publique.
Chez les animaux contaminés, le virus se retrouve dans les sécrétions – c’est-à-dire le mucus et la salive –, le sang et les excréments, et se transmet à l’humain par inhalation ou par contact avec les muqueuses, comme les yeux, le nez et la bouche, selon Agence de la santé publique du Canada.
Photo d'archives
La H5N1 peut aussi survivre sur les plumes de la volaille pendant plusieurs semaines, voire des mois à températures plus fraîches, alors que des cas d’infections humains auraient été signalés après la plumaison de cygnes morts contaminés.
Ainsi, le virus circule notamment par contact étroit avec un oiseau domestique ou sauvage contaminé, bien qu’il ne soit pas exclu qu’un mammifère contaminé puisse aussi transmettre la H5N1 aux humains, même si cela serait très rare à l’heure actuelle.
Dans la même veine, le virus peut se transmettre par simple contact avec un environnement contaminé, par exemple, un élevage avicole ou un marché d’oiseaux vivants.
En théorie, l’humain pourrait attraper la grippe aviaire H5N1 par contact avec une source d’eau contaminée par le virus, en se baignant dans un étang domestique, par exemple, mais ce risque a seulement été suggéré dans un petit nombre d’études.
De façon générale, certains aliments animaliers crus peuvent être contaminés par des virus ou des bactéries et causer une infection chez l’humain lors de leur consommation.
Si une cuisson complète semble être suffisante pour tuer le virus H5N1, il n’y a pas suffisamment de recherches à l’heure actuelle qui permettent d’évaluer son niveau de contamination par voie alimentaire, qui demeure faible pour l’instant.
Le risque est cependant plus élevé pour ceux qui chassent, manipulent ou cuisinent des oiseaux et d’autres animaux sauvages et leurs œufs.
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Dans la plupart des cas, la période d’incubation du virus dure entre 1 et 5 jours, parfois jusqu’à 9 jours, avant l’apparition des premiers symptômes, selon l'agence fédérale.
Ceux-ci comprennent la toux, la fièvre, l’essoufflement, la diarrhée dans les cas graves, des maux de tête, des douleurs musculaires, un mal de gorge, un écoulement nasal, un saignement des muqueuses, de la fatigue, une jaunisse ou encore une conjonctivite, c’est-à-dire une inflammation de l’œil.
Dans les pires cas, l’infection peut évoluer vers une défaillance multiviscérale – qui atteint plusieurs organes –, une hémorragie pulmonaire, un pneumothorax – une affection qui touche les poumons – ou encore une pancytopénie, qui affecte les cellules sanguines.
À ce jour, le taux de mortalité de la H5N1 est établi à 52%, mais cela pourrait être beaucoup plus bas puisque des infections légères ne sont pas nécessairement répertoriées.
Les cas confirmés de H5N1 sont actuellement traités à l’aide d’antiviraux spécifiques pour la grippe, dont il faut idéalement débuter le traitement dans les 48 heures suivant le début de la maladie pour réduire l’intensité de la maladie et sa mortalité.
En plus des antiviraux, certains patients peuvent nécessiter une assistance respiratoire en fonction de l’évolution de la maladie.
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Il n'y a pas de vaccin contre la grippe aviaire offert au public au Canada pour le moment, et les vaccins contre la grippe saisonnière n’offrent pas de protection contre la H5N1, selon le site gouvernemental.
Pour éviter d’être contaminé par la H5N1, voici quelques gestes à adopter au quotidien: