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La qualité de l’air dans le tunnel Mont-Royal inquiète

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Les inquiétudes du groupe sont telles qu’il demande des actions immédiates au constructeur, NouvLR en plus d’avoir déposé une plainte à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

«L’apparition de signes fongique (points noirs) ainsi que l’augmentation de l’humidité relative et de la condensation sur les surfaces dures nous portent à soupçonner la possibilité d’un environnement de travail contaminé», peut-on lire dans un rapport du CPQMC-I présenté à NouvLR et dont Noovo Info a obtenu copie.

Photos prises le 10 juillet 2024 dans le tunnel Mont-Royal (REM) illustrant des signes de croissance fongique sur des matériaux de bois.Photo : Conseil provincial du Québec des métiers de la construction – International

«J’ai été RSS dans le tunnel Louis-Hippolyte–La Fontaine pendant plusieurs mois et j’ai constaté les conséquences de la moisissure sur la santé des travailleuses et des travailleurs et maintenant dans mon poste à l’Inter, il n’était pas question que j’attende que les travailleuses et travailleurs du tunnel Mont-Royal crachent du sang pour réagir», a souligné Philippe-Michel Lang, responsable en prévention et la sécurité du travail au Conseil provincial du Québec des métiers de la construction – International.

Les problèmes de qualité de l’air dans le tunnel Mont-Royal seraient plus importants entre les stations Édouard Montpetit et McGill.

L’Association des microbiologistes du Québec (AMQ) est également préoccupée par la présence de moisissure dans les sites de construction du REM.

Le président de l’AMQ, Marc Hamilton, rappelle que ce n’est pas banal d’être exposé à la moisissure puisqu'on peut devenir malade rapidement. «La moisissure c’est un champignon vivant qui dégage des spores (petit nuage poudreux de moisissure) et ça peut irriter les voies respiratoires, les yeux et la peau, mais ça peut aussi faire développer une bronchite ou encore de l’asthme», a-t-il expliqué en entrevue avec Noovo Info. 

Le CPQMC-I estime pour leur part que les interventions mises de l’avant par le maître d’œuvre du chantier – dont le traitement des surfaces possiblement contaminées au fongicide – ne suffisent pas à assurer la sécurité et la santé des travailleurs.

 «[...] l’été dernier, le rapport émis par la Santé Publique suite à l’enquête mené dans le tunnel Mont-Royal conclu que la ventilation doit permettre de réduire l’humidité relative en deçà de 65%. Les travailleurs et leurs représentants partage cet avis car c’est la seule manière d’éliminer le danger à la source. De ce fait, nous demandons à ce que le projet agisse de façon à protéger la santé des travailleurs en adoptant une démarche préventive plutôt que réactive», conclut le CPQMC-I dans son rapport. 

Le responsable de la prévention et de la sécurité Evan Picotte a fait savoir mardi à Noovo Info que NouvLR n’avait pas encore mis en place des actions pour réduire l’humidité sur le chantier «ce qui réduirait la propagation de moisissure», mais que CPQMC-I «laissait la chance au coureur» et lui «donnait le temps de faire les modifications qui s’imposent».

«Nous tenons à ce que chacun et chacune retourne à la maison en santé»

NouvLR a affirmé mardi à Noovo Info par courriel que des équipes de santé-sécurité et des gestionnaires éteint présents tous les jours sur les chantiers «pour contenir les risques et protéger les travailleurs».

«La présence de moisissures est inhérente au travail en tunnel et nous confirmons qu’il n’y a pas de prolifération dans l’ensemble du tunnel Mont-Royal. Les exemples soulevés sont limités à quelques secteurs très isolés et traités pour assurer la protection des travailleurs», explique l'entreprise dans un courriel acheminé à Noovo Info.

NouvLR a soutenu avoir mis en place un protocole spécifique aux moisissures en collaboration avec les autorités de santé publique de Montréal. Le maître d'oeuvre a ajouté que le protocole a été présenté aux travailleurs et qu'il est appliqué «avec rigueur» en plus de faire l'objet «d'un suivi régulier».

«Les mesures déployées dans le cadre du protocole incluent notamment la mise en place de systèmes de ventilation et de déshumidificateurs complémentaires, la mesure de la qualité de l’air à tous les jours, le nettoyage et traitement des surfaces affectées et la sensibilisation des travailleurs», précise-t-on par courriel à Noovo Info.

Concernant la mesure de la qualité de l'air, NouvLR a précisé qu'elle procède à ses analyses «avec rigueur, dans le respect des règles de l’art, en collaboration avec les autorités de santé publique».

«La sécurité des travailleurs et travailleuses de NouvLR est notre valeur fondamentale. Nous tenons à ce que chacun et chacune retourne à la maison en santé», a-t-on conclu par courriel à Noovo Info.

La CNESST au fait de la situation

Selon Evan Picotte, en date de mardi avant-midi, la CNESST et la Santé publique ont prévu une visite jeudi en avant-midi pour faire une inspection plus complète de la problématique reliée au tunnel Mont-Royal.

Contactée par courriel, la CNESST a confirmé à Noovo Info avoir été informée de la situation à travers une plainte le 10 juillet dernier en soirée et que depuis «elle assure le suivi approprié de la problématique sur ce chantier».

«La CNESST demeure en communication avec le maître d’œuvre afin de s’assurer du respect de la réglementation en matière de santé et sécurité au travail», a précisé Marie-Claude Normandin, responsable des communications à la CNESST.

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